Une façade qui expose notre identité
Retour sur les récents aménagements réalisés par Pierre Toby et Stéphane De Groef.
Si les personnes internes et externes à l’école étaient déjà familiarisées avec la présence de triangles de couleur jaune ou vert-bleu en façade, les récents aménagements sur les façades d’entrée du bâtiment ont engagé l’école dans une communication désormais complète sur son identité d’école supérieure des arts.
En effet, il s’était dans un premier temps agi de dynamiser les façades par la présence de filtres colorés, distincts selon l’orientation de celles-ci vers la Place Morichar ou la rue d’Espagne et de pouvoir désigner les ouvrants destinés à l’aération. Cette intervention de Pierre Toby (professeur au sein du Master en Architecture d’intérieur) avait aussi le bénéfice de marquer la structuration interne des locaux selon les deux ailes (Morichar et Espagne). Il s’agissait aussi -voire surtout- de présenter depuis l’extérieur ce bâtiment jadis dédié à l’administration de l’impôt communal comme étant désormais le siège d’une effervescence artistique caractéristique d’une école d’art.
Dans un second temps, cette volonté s’est prolongée par le besoin de signifier notre identité en toutes lettres, en la précisant par une dénomination affichée. Cette mission a été confiée à Stéphane De Groef, enseignant dans le cursus de Graphisme. Il revient ici sur les intentions qui ont présidé à ce projet :
• Se servir de la structure de la façade (dessinée par les pierres) comme grille de mise en page et adapter la hauteur des lettres à chaque pierre.
• Déployer les lettres sur les deux plans de manière à unifier les deux ailes du bâtiment.
• Les lettres s’inscrivent verticalement dans la grille —en référence à l’école du Bauhaus— et bénéficient d’un décrochage de quelques centimètres générant des ombres portées variables en fonction de l’orientation du soleil.
Il est vite apparu qu’il fallait aussi penser la liaison des façades d’entrée à celles du reste du bâtiment, en réaffirmant la présence de la couleur, via le rappel des filtres triangulaires. Comme l’exprime Pierre Toby, les deux triangles colorés jouent ici un rôle de cadrage. Nous connaissons tous, très probablement, souligne-t-il, le cadre qu’improvisent les cinéastes au moment de filmer. À l’aide de leurs mains, ils dessinent un « cadre » pour l’espace et dès lors s’assurent du lieu de la scène à tourner. En un sens, nous pourrions dire, à propos de ces deux triangles proposés pour l’angle du bâtiment, qu’ils feraient un peu pareil ! Discrètement, ils clarifient avec économie, l’usage du bâtiment et son accès. Le jaune tout en l’indexant, donne l’assise à l’entrée et le vert/bleu, le cadre de école supérieure des arts Saint-Luc.
Danielle Leenaerts, Stéphane De Groef, Pierre Toby